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qu’on entre dans la plaine du plateau de Bogota, pour y rencontrer encore d’autres couches superposées. Un mémoire non publié de Mr de Humboldt sur les mines de sel de Zipaquira près de Bogota prouve, qu’aux environs de ces mines le calcaire est combiné avec le gypse, qui à son tour, suporte le sel gemme même, qu’on voit paroître au jour. Il est donc clair qu’une détermination sure et précise de l’époque de la formation du calcaire et du schiste entraine en même tems celle de l’apparition du sel gemme, vû que celui-ci est essentiellement combiné et attaché au couches calcaires.

Or, Mr Charles Degenhardt, directeur des mines de Marmato, dans la vallée du Cauca, nous aprend, autant par des notes instructives, que par des collections deposées a Berlin et a Clausthal, que le calcaire de Villetta dans toute son étendue jusqu’à Pamplona, ne peut être separé des schistes, que l’un et l’autre doivent faire partie d’une seule et même formation, et que dès que la place dans la serie des formations de l’un est connu celle de l’autre le doit être également. Ce schiste est donc très different de celui, qui sur les bords du lac de Titicaca forme les plus hautes sommités des Andes, l’Illimani et le Sorata, et qui est entièrement caracterisé par les Productus et les Spirifer qu’il renferme, comme faisant partie des couches supérieures de la formation de transition ou du système silurien. Car le calcaire de Villetta renferme beaucoup de pétrifications, qui ne peuvent apartenir qu’à des formations beaucoup plus récentes, surtout une abondance d’Ammonites a lobes persillés, apparemment les mêmes, que celles, qu’on trouve a Tocayma au Sudouest de Bogota, ou Mr de Humboldt a vu les premières Ammonites dans les Andes. La plus grande partie de ces Ammonites apartient a une espèce, qui n’a pas encore eté decrite.

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AMMONITES GALEATUS.

Fig. 20.


Elle est entièrement enveloppée et se distingue au premier coup d’œil par les larges côtes, qui couvrent les tours, et qui ne laissent presque point d’intervalles entre elles ; de manière qu’elles semblent être superposées comme les tuiles d’un toit. On en compte vingt sur un exemplaire d’un pouce de diamètre. Ces côtes ne passent pas le dôs, mais s’y élèvent en grosses dents, laissant une rainure profonde, dans laquelle le syphon reste caché. Les cotés sont bombées dans leur moitié inférieure, et se perdent vers l’ombilic sans