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quinze jours après sa naissance, et ne fut délivrée de cette captivité qu’à l’âge de deux ans, par l’adresse de sa gouvernante, qui la dérober à ses gardiens et l’amener en France. Henriette fut élevée par sa mère, et déploya bientôt tous les agrémens de l’esprit et toutes les qualités du cœur. Philippe de France, duc d’Orléans, frère de Louis XIV, l’épousa en 1661, et ne sut pas la rendre heureuse. Mais le roi qui connaissait la solidité de son esprit et la bonté de son cœur, la consola de ses chagrins domestiques, par un commerce d’amitié qui ne s’altéra jamais. Il se servit même de cette princesse, pour un traité d’alliance, qu’elle eut la gloire de conclure avec l’Angleterre, où Charles II, son régnait alors. La mort la frappa trop tôt ; Henriette fut enlevée à la France, le 30 juin 1607, à l’âge de vingt-six ans. — Elle avait l’âme grande,