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pas à se montrer aussi confiant. C’était sans doute pour le besoin de son cœur ; car l’épanchement est si doux à l’homme qui, sensible et bien né, ne tarde pas, à son entrée dans le monde, de reconnaître qu’un véritable ami que l’on y rencontre est une bien douce chose.

Oui, sincère et confiant ami, dit alors le frère Athanase au frère Ambroise, lorsqu’il se vit seul avec lui dans la solitude qu’ils affectionnaient tous deux. Oui, je vous sais un gré infini, ô mon frère ! de n’avoir pas hésité à m’ouvrir votre cœur. Je veux me montrer aussi facile, aussi sincère : c’est peut-être de ma part un devoir. Nous sommes ici très-retirés ; la nuit est profonde ; nous ne troublons point le repos de nos frères ; l’heure de la prière ne nous appelle pas encore au chœur. Écoutez-moi donc, et croyez d’avance à la vérité qui doit accompa-