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Page:Pailleron - Amours et Haines, 1869.djvu/239

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petits poèmes.

L’automne où la terre ingénue,
Dans un remords éblouissant,
Devient toute rouge en pensant
Que l’hiver elle sera nue,

Il n’a ni trêve ni repos ;
La bise fait craquer ses os
L’hiver aussi bien que l’automne ;
Et, le printemps comme l’été,
Il poursuit dans l’éternité
Sa lutte folle et monotone.

Il est là, le vieux combattant ;
Toujours debout, toujours luttant ;
On le martyrise, on l’assomme,
Il est toujours là, malgré tout,
Toujours luttant, toujours debout…
Ah ! ce chêne ! — on dirait un homme !