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Page:Pailleron - Amours et Haines, 1869.djvu/45

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avril.

DonAux flots intarissables
Mêler ses flots par trois sillons,
Autant que l’ongle des lions
DonEn creuse dans les sables !

Le Rhône est fier. — Comme le Rhin,
Il a ses vieux donjons d’airain ;
DonComme un fleuve de neige,
Ses sapins verts au dur profil,
Et ses palmiers comme le Nil,
DonEt puis encor… que sais-je ?

Camargue fauve, taureaux noirs
Regardant vaguement, les soirs,
DonCouler l’onde sonore,…
Hérons pensifs, flamants rosés,
Dont le vol aux cieux embrasés
DonEst semblable à l’aurore.

Le Rhône est fort. — Comme la mer,
Il traîne des galets de fer