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reurs, des journaliers de toutes les professions & leurs femmes, des matelots, des soldats réformés, des domestiques des deux sexes, hors d’état de servir, & de pauvres veuves.

Il s’y rencontrera aussi un grand nombre de marchands de la classe mitoyenne, qui, après avoir subsisté décemment pendant la moitié de leur vie, commencent, lorsque la vieillesse approche, à voir décliner leurs affaires, & finissent par se trouver ruinés.

De plus, les révolutions de cette roue qu’il n’est au pouvoir d’aucun homme d’arrêter, ou de diriger, précipiteront sans cesse au niveau de cette classe, une partie de celles qui ont des rapports avec le commerce & les hasards.

Afin de parer à toutes ces chances, & à celles qu’on peut prévoir, j’évalue le nombre des personnes qu’à telle ou telle époque de leur vie, passé l’âge de cinquante ans, dont les moyens seront insuffisans ou nuls, & qui sollicitent des secours, non à titre de faveur, mais comme un droit, à un tiers du nombre des vieillards, c’est-à-dire, cent quarante mille, ainsi que je l’ai fixé plus haut ; me réservant de venir à leur secours par un établissement distinct en leur faveur. S’il y en a davantage, la société, malgré l’ostentation du gouvernement, est en angleterre une chose déplorable.

De ces cent quarante-mille, je suppose que la moitié de soixante-dix mille, sont âgés de cinquante ans & au-dessous de soixante, & l’autre moitié, de soixante & au-delà. — Après avoir ainsi déterminé la proportion probable du nombre de personnes âgées, je passe au moyen de rendre leur condition douce, c’est de payer à chaque personne âgée de cinquante ans & jusqu’à soixante, sur le produit des taxes additionnelles, la somme de six livres sterlings par