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de fois le vol & le meurtre demeureroient impunis, si nos passions outragées ne nous provoquoient à la justice !

Ô vous qui chérissez les hommes, vous qui ne craignez pas de lutter contre la tyrannie, de quelque part qu’elle vienne, montrez-vous. Toutes les contrées de l’ancien monde sont en butte à l’oppression. La liberté s’est vue poursuivie dans tous les points du globe. Depuis long-temps l’asie & l’afrique l’ont repoussée ; l’europe la regarde comme une étrangère & l’angleterre lui a donné le signal du départ. Ah ! recevez cette fugitive, & préparez, avant qu’il soit trop tard, un asyle au genre-humain.


Des ressources de l’Amérique. — Réflexions diverses.


Je n’ai rencontré personne, soit en angleterre soit en amérique qui ne pensât que tôt ou tard la séparation auroit lieu entre ces deux contrées, & jamais nous n’avons montré moins de jugement, que lorsque nous avons tâché de définir ce que nous appelons la maturité de l’amérique pour l’indépendance.

Comme on avoue que cette mesure est inévitable & que les opinions ne varient que sur le temps où elle devoit avoir lieu ; pour éviter les méprises, examinons en général la situation des choses, & tâchons, s’il est possible, de trouver son époque véritable. Mais nous n’avons pas besoin de prendre tant de peine ; l’examen cesse dès les premiers pas, car le temps nous a devancés. Le concours unanime, la glorieuse union de toutes les circonstances prouvent ce fait.

Notre force ne gît pas dans le nombre des hommes, mais dans l’unité des sentimens ; & encore