embarrassé de trouver des raisonnemens péremptoires ; sur ce principe, je réponds en général que l’indépendance ayant l’avantage de la simplicité, & ses moyens existant en nous-mêmes, tandis que la réconciliation est une chose extrêmement compliquée, sujette à l’entremise d’une cour perfide & capricieuse, la décision ne peut laisser aucun doute.
L’état présent de l’amérique est vraîment fait pour alarmer tout homme capable de réfléchir. Sans loix, sans gouvernement, sans autorité d’aucune autre espèce que celle qui est fondé sur les égards, & que les égards ont accordée, maintenue dans son unité par un concours de sentimens qui n’a point d’exemple, qui néamoins est sujet au changement, & que tous ses ennemis secrets s’efforcent de détruire, nous pouvons définir notre position, une législation dépourvue de loix, une sagesse qui n’est la suite d’aucun plan, une constitution qui n’a point de terme pour en exprimer la nature est chose bien surprenante ! l’indépendance la plus illimitée qui cherche à reprendre des fers déjà rompus. Il n’y a rien de tel dans l’histoire. Jamais peuple ne s’est trouvé en de pareilles circonstances, & quel homme assez hardi pour deviner à quoi elles aboutiront ? Dans le système que nous avons embrassé, la propriété de qui que ce soit n’est en sûreté, les esprits de la multitude flottent au hasard ; & ne voyant point d’objet fixe devant eux, ils poursuivent les fantômes de l’imagination ou de la partialité. Rien ne passe pour criminel ; les loix sur la trahison ne sont point en vigueur ; de là chacun se croit maître de faire ce qui lui plaît. Les torys n’eussent pas osé s’assembler pour nous nuire, s’ils avoient été prévenus que les loix de l’état prononçoient la peine de mort contre de pareils rassemblemens. Il faudroit tracer une ligne de dé-