Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(238)

lui montreriez ses fautes, vous l’avertiriez du malheur éternel qui le menace. Vous ne réserveriez pas vos invectives partiales à vos frères outragés & souffrans ; mais, comme de fidèles ministres de la parole divine, vous élèveriez la voix & n’épargneriez personne. Ne dites pas que vous êtes persécutés, ne vous efforcez point de faire tomber sur nous le blâme de cette persécution que vous cherchez ; car nous attestons au genre-humain, que si nous nous plaignons de vous, ce n’est pas parce que vous êtes quakers, mais parce vous prétendez l’être & que vous ne l’êtes pas.

Hélas ! il semble, à voir le but de quelques-unes de vos propositions & certains traits de votre conduite, que vous réduisiez le péché au seul acte de porter les armes, & encore, qu’il n’y ait que le peuple sur qui porte cette décision. Vous paroissez avoir pris la voix des factions pour celle de la conscience, parce que la teneur générale de vos actions manque d’uniformité ; aussi ne pouvons-nous ajouter foi, sans beaucoup de peine, à vos prétendus scrupules, voyant qu’ils sont allégués par les mêmes hommes qui, à l’instant où ils se récrient contre la Mammone, poursuivent leur profit avec toute l’agilité du tems & la voracité de la mort.

Le passage que vous citez du livre des proverbes, savoir que « quand la conduite d’un homme plaît au seigneur, il force ses ennemis même d’être en paix avec lui, » ne pouvoit être plus mal choisi, puisqu’il prouve que le monarque, pour qui

    que tu t’adonnes au plaisir & à la vanité, ta condamnation sera terrible. Le meilleur remède qui puisse te préserver, de ce péril & des insinuations de ceux qui voudront l’engager au mal, est d’avoir les yeux fixés sur cette lumière de J. C., qui brille dans ta conscience, qui ne peut ni ne veut te flatter, & ne souffrira pas que tu sois en repos dans le sein du péché ». Adresse de barclay à charles II.