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préjudiciable. Une nation ne peut avoir intérêt à se tromper.

Quoique toutes les constitutions de l’Amérique portent sur le même principe général, il n’y en a pas deux qui se ressemblent dans leurs élémens & dans la distribution des pouvoirs qu’elles accordent au gouvernement. Les unes sont plus compliquées, les autres le sont moins.

En formant une constitution, il est premièrement nécessaire d’examiner ce qui rend le gouvernement, indispensable, & secondement quels sont les moyens les plus efficaces & les moins dispendieux d’accomplir ce but.

Le gouvernement est une association nationale, dont l’objet est le bien de tous, individuellement & collectivement. Tout homme a le desir de se livrer à une occupation de son choix ; il veut jouir de son travail, & du produit de la propriété, au moindre prix possible en achetant la sûreté & la paix ; ces objets étant remplis, le but des gouvernemens est rempli.

On a coutume de diviser le gouvernement en trois sections générales, & distinctes : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif & le pouvoir judiciaire.

Mais si nous jugeons indépendamment de la magie des mots, nous ne distinguerons que deux sections du pouvoir qui constitue le gouvernement civil : le pouvoir qui fait les loix, & le pouvoir qui les exécute. Ainsi tous les objets qui appartiennent au gouvernement civil, peuvent se classer dans l’une ou dans l’autre de ces divisions.

Quant à l’exécution des loix, le pouvoir nommé judiciaire est dans le sens le plus strict, pouvoir exécutif de chaque contrée, c’est à lui que tous les individus ont droit d’en appeler, c’est lui qui fait exécuter les loix ; nous n’avons point de notion plus claire sur leur exécution officielle. En