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couvrent l’ancien continent, sont autre chose que des individus qui n’ont pas encore eu le temps de pourvoir à leurs besoins ? Pourroit-il soupçonner qu’elles sont une conséquence de ce qu’on appelle là, un gouvernement ?

Si des parties les plus méprisables de l’ancien monde on détourne les yeux sur celles qui ont déjà quelques degrés de perfection, on y voit les mains rapaces du gouvernement pénétrer tous les asyles de l’industrie pour y dépouiller la multitude : l’esprit des agens, toujours occupé des moyens d’inventer de nouveaux impôts & de nouvelles taxes, regardant la prospérité publique comme sa proie, & nul homme, quelque pauvre qu’il soit, ne peut échapper sans avoir payé le tribut.

Dès que les révolutions ont commencé, on doit naturellement espérer qu’elles seront suivies d’autres révolutions, & les probabilités sont plutôt pour le succès d’une chose déjà commencée, qu’elles ne l’étoient pour sa naissance.

Les dépenses extraordinaires & toujours augmentantes, auxquelles les gouvernemens sont induits ; les guerres fréquentes qu’ils provoquent, ou qu’ils sont obligés de soutenir ; les obstacles qu’ils mettent aux progrès d’une civilisation universelle & du commerce, en même-temps qu’ils multiplient dans l’intérieur leurs usurpations & leurs actes oppressifs, ont épuisé la patience des hommes & les ressources pécuniaires.

Dans cette situation, avec les exemples existans, ils ont les révolutions en présence ; elles sont l’objet de toutes les conversations, elles sont :

À l’ordre du jour.

Si on peut introduire un systême de gouvernement moins dispendieux & plus favorable au bonheur général, tous les efforts pour nuire à ses pro-