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rant limpide, les vices de cette chambre ne sont qu’une continuation des vices de son origine. Un homme d’honneur & qui a de bons principes politiques, ne peut se prêter aux bassesses & aux ruses deshonnêtes qui l’emportent dans ces élections. Pour y réussir, il faut-être dépourvu des qualités qui doivent distinguer un législateur équitable, & lorsqu’on a fait son apprentissage de corruption par la manière dont on entre au parlement, il n’y a pas lieu d’espérer que le représentant vaille mieux que le représenté.

M. burke en parlant de la représentation anglaise, jette le gant avec autant de hardiesse qu’aucun chevalier du vieux tems. » On a trouvé, dit-il, que tous les avantages d’une représentation populaire se rencontroient dans notre mode de représentation. Je défie, continue-t-il, les ennemis de notre constitution de prouver le contraire ». Cette déclaration est très-extraordinaire de la part d’un homme, qui un an ou deux exceptés, a toujours été en opposition avec les mesures parlementaires dans le cours de sa vie politique ; & lorsqu’on le rapproche de lui même, on est obligé de croire, ou qu’il trahit son jugement en qualité de membre des communes, ou qu’il s’est élevé en qualité d’écrivain contre sa propre opinion.

Mais ce n’est pas seulement la représentation qui est vicieuse ; en conséquence, je passe à l’aristocratie.

Ce qu’on nomme la chambre des pairs, repose sur une base très-analogue à ce que la loi proscrit dans d’autres circonstances. C’est une agrégation d’individus que rassemble un intérêt commun. Il est impossible d’expliquer d’une manière satisfaisante pourquoi une chambre législative doit être entièrement composée d’hommes, qui n’ont d’au-