s’intéresse aux productions de la terre. Hommes, femmes, enfans de tout âge & de tout sexe, quitteront leurs affaires pour secourir le cultivateur & empêcher qu’on ne dérobe la moisson, & ils n’agiront pas de même à l’égard de toute autre propriété. C’est la seule pour laquelle le genre humain adresse des prières à l’être suprême, & la seule que le défaut de moyens ne puisse jamais paralyser. Elle intéresse non la politique, mais l’existence de l’homme ; & lorsqu’elle s’épuise, il faut que l’homme cesse d’exister.
Il n’y a point, dans une nation, de source de richesses que tout s’accorde à protéger autant que celle-là. Le commerce, les manufactures, les arts & les sciences, comparés avec elle, ne sont protégés qu’en partie. Leur décadence ou leur prospérité n’a pas une influence aussi générale, lorsque tout promet une récolte abondante : toute la création partage la joie du fermier. Ce genre de prospérité exclut l’envie, & c’est la seule dont on puisse faire cet éloge.
Pourquoi donc M. burke parle-t-il de la chambre des pairs, comme de l’appui de la classe des propriétaires. Cette colonne auroit beau se briser, la propriété territoriale n’en subsisteroit pas moins, & l’on continueroit de labourer, de semer & de moissonner tout comme auparavant. Les grands ne sont pas les fermiers qui cultivent la terre & la rendent productive ; ils ne font que consommer ses produits, & mis en parallèle avec les classes laborieuses, ils ressemblent aux bourdons, qui ne s’occupent ni de recueillir le miel, ni de construire la ruche ; mais qui formant un serrail de mâles, n’existent que pour de molles jouissances.
M. burke toujours emphatique & burlesque, appeloit l’aristocratie dans son premier essai, le chapiteau corinthien de la société policée ; pour compléter