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CHAPITRE II

LOIS DE LA RÉGRESSION SOCIALE

Ce que nous avons dit nous permet de comprendre le sens de cette expression : la Régression sociale.

Les sociologues ont distingué avec raison l’évolution progressive et l’évolution régressive.

L’évolution progressive renferme, d’après MM. Demoor, Massart et Vandervelde, des idées de marche en avant, de développement, de perfectionnement, de différenciation croissante et de coordination progressive des fonctions et des organes différenciés.

L’Évolution régressive, au contraire, c’est le retour en arrière, la décadence, la dégénérescence ; exemples : l’atrophie des organes de la vue chez les animaux qui vivent dans l’obscurité, la réduction des feuilles chez les plantes parasites, la décroissance des corporations à la fin du moyen âge.

Une première loi de Régression sociale est la suivante : « Le regrès accompagne toujours le progrès. » Il faut entendre par là que la destruction des vieilles structures est la conséquence nécessaire du développement des institutions nouvelles. Toute transformation des organes et des institutions a pour corrélatif une régression partielle[1].

Une seconde loi est ce qu’on pourrait appeler la loi des survivances.

De même que tout progrès s’accompagne d’une

  1. V. Demoor, Massart et Vandervelde, L’Évolution regressive en biologie et en sociologie (Paris, F. Alcan.)