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pudor est ulteriora loqui (fast. V, v. 532), et l’on sait que les délicatesses du drame moderne nous ont rendus sur ce chapitre encore beaucoup plus chatouilleux que les pudiques Romains du temps d’Ovide.

(3) Hyginus fable 195. (Mythogr. latin. Van Staveren, p. 325) et le grammairien latin Lactance ( dans ses scholies sur la Thébaïde, liv. 3, v. 27, tom. 2, p. 532 du Stace de Lemaire), s’accordent sur tous les points avec le récit de Paléphate ; Apollodore prétend que Diane perça Orion d’une flèche : selon les uns, dit-il, parce qu’il l’avait défiée au ceste, et selon les autres, parce qu’il avait attenté à une de ses nymphes (Liv. 1, chap. IV, $ 5, p. 9, de l’édition de Heyne). Ératosthènes dit, comme Paléphate, que c’était pour avoir voulu faire violence à Diane elle-même. (Catastérismes, 7, p. 104 des opusc. mythol. de Th. Gales).

CHAP. VI.

Des Géants semés (1).

On raconte que Cadmus ayant tué le serpent de Dircé (2), en ramassa les dents qu’il sema dans sa propre terre, et qu’il en naquit des hommes tout armés. Mais, si cela était, les hommes ne se reproduiraient pas autrement. Voici le vrai de cette histoire : Cadmus, de la Phénicie, se rendant à Thèbes, pour disputer le trône à son frère Phénix, emportait une foule de choses telles que les rois ont coutume d’en avoir et entr’autres des dents d’éléphants. Le roi de Thèbes était Dracon (qui signifie en grec serpent) fils de Mars. Cadmus le tua et régna à sa place. Les amis de Dracon firent la guerre à Cadmus, les fils de Dracon se révoltèrent aussi contre lui. Les uns et les autres se trouvant inférieurs en force à Cadmus, se contentèrent de lui piller ses trésors et de lui enlever ses dents d’éléphants, puis s’enfuirent en se dispersant les uns en Attique, d’autres dans le Pélopo-