ou même les classiques modernes ne sont pas pour vous sans attraits, ou si vous avez seulement appris de la mythologie ce qu’il en faut pour comprendre les statues, les bas-reliefs et les tableaux qu’on rencontre partout et dont les sujets, je pense, continueront longtemps encore à être pris souvent dans ces riantes fictions, en dépit des romans intimes et des sortilèges du moyen-âge ; il n’est guère probable que vous lisiez sans intérêt les explications toutes simples que notre vieux auteur donne des anciennes fables grecques.
Qu’on me permette, avant d’en venir à la traduction de Paléphate, d’ajouter, pour l’instruction des jeunes gens, quelques mots sur l’auteur lui-même.
On n’est pas d’accord sur l’époque où il vivait. Suidas cite quatre auteurs qui ont porté le nom de Paléphate. Le premier est un ancien poète, antérieur même à Homère, et dont il ne peut être ici question. Le second, de Paros, ou de Priène, était contemporain d’Artaxerxe Memnon, par conséquent du cinquième siècle avant l’ère nouvelle. Suidas dit qu’il avait fait cinq livres d’Histoires incroyables, et dont ce qui nous reste aurait formé le 1er livre. C’est à lui que Bæclerus (de scriptorib. græc. et lat. sæc. antè christ. IV) et l’auteur de l’article Paléphate, de la biographie universelle (M. Fortia d’Urban) attribuent l’opuscule que j’ai entrepris de traduire.
Le troisième Paléphate, d’Abydos, florissait sous Alexandre et était le favori d’Aristote : rien n’indique qu’il ait fait aucun ouvrage analogue à celui qui nous occupe.
Le quatrième enfin, Égyptien selon les uns, Athénien selon les autres, et qui, d’après Saxius, vivait en l’an