Péphrédo, Ento et Iæno. Là, d’après le conseil de Minerve, Persée leur enlève l’œil et la dent qu’elles se passaient alternativement ; les malheureuses crient au secours en redemandant leur œil et leur dent ; car elles n’avaient pour elles trois qu’un œil et qu’une dent qu’elles se prêtaient tour-à-tour. Persée leur dit que c’est lui qui les a, et promet de les leur rendre, si elles lui indiquent le chemin pour aller trouver les nymphes gardiennes du casque qui rend invisible, des sandales ailées, et de la besace : elles le lui indiquent, et Persée leur rend leur œil et leur dent. Persée accompagné de Mercure va trouver les nymphes, leur demande et en reçoit les sandales ailées qu’il chausse aussitôt, la besace qu’il met sur ses épaules et le casque invisible dont il se couvre la tête. Ensuite, toujours accompagné de Mercure et de Minerve, il prend son vol vers l’Océan et se dirige vers les Gorgones qu’il trouve couchées. Les divinités lui montrant alors, dans un miroir, la tête de Méduse, la seule des Gorgones qui fût mortelle, lui apprennent comment il doit se tenir détourné pour couper cette tête. Persée s’approche, coupe la tête avec le tranchant de son glaive recourbé, la met dans sa besace et prend la fuite. Les Gorgones éveillées se mirent à sa poursuite ; mais elles ne pouvaient pas le voir à cause de son casque invisible. Persée de retour à Sériphe, va trouver Polydecte et lui dit de réunir le peuple pour lui montrer la tête de Méduse : il savait bien que tous ceux qui la regarderaient seraient pétrifiés ; Polydecte ayant rassemblé le peuple dit à Persée de montrer cette tête ; Persée tire de sa besace, en se détournant, la tête de Méduse qu’il leur montre ; et tous ceux qui la virent furent à l’instant pétrifiés. Minerve prit la tête qu’elle plaça sur son égide, et Persée rendit la besace à Mercure et les sandales ailées aux Nymphes » (Schol. d’Apollod. de Rhodes sur le v. 1515 du 4e liv., p. 626-628 et dans les nouv. Sch. p. 330-332 ibid.)
Ces fragments de Phérécydes sont résumés à peu près de la même manière au livre II de la bibliothèque d’Apollodore (chap. 4, p. 57-59 de l’édit. in-8o de Heyne, 1803), mais ils laissent une lacune que nous comblerons d’après Apollodore (ibid. p. 60-61). Persée en revenant de son expédition et passant par l’Éthiopie où régnait Céphée, vit Andromède exposée en pâture à un monstre marin : Cassiopée, épouse de Céphée, avait eu l’imprudence de se