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d’Hercule, à l’occasion de l’initiation de ce dernier aux mystères d’Éleusis, dont Musée, fils d’Orphée, était le grand-prêtre (liv. IV, chap. 25, p. 77-79, tom. 3 de l’édit. de Deux-Ponts).

(2) Les chroniques du Nord ont une tradition que rappelle naturellement — l’explication de Paléphate et dont Schakespeare a fait usage dans sa tragédie de Macbeth. Il avait été prédit à ce prince superstitieux et féroce qu’il ne périrait que quand la forêt de Birnam serait apportée à Dunsinane où il se tenait enfermé dans un château-fort. Lorsque Malcolm reçut du prince anglais (Édouard le-confesseur) des secours pour aller reconquérir sa couronne, ses soldats, avant d’aller attaquer le fort de Dunsinane avaient, en signe de victoire, orné leurs casques et leurs armes de branches d’arbres ; de sorte qu’on alla annoncer à Macbeth que la forêt de Birnam s’avançait vers le fort (V. l’art. Macbeth, d’Eyriès dans la Biogr. univ.) Pour en revenir à la fable d’Orphée, Héraclite (fable 23, p. 77 des opusc. mythologic.) dit qu’elle était emblématique et signifiait qu’Orphée avait adouci les mœurs des hommes auparavant sauvages, c’est aussi ce qu’expriment ces vers connus de l’art poétique d’Horace :

              Silvestres homines sacer interpresque deorum
              Cædibus et victu fœdo deterruit Orpheus
              Dictus ob hoc lemire tigres rabidosque Leones.

                                                 Epist. ad Pison. v. 391-393.

CHAP. XXXV.

Pandore (1).

Ce qu’on a dit de Pandore, que pétrie de limon, elle transmit aux autres humains le vice de son origine, n’est pas tolérable non plus. Voici ce que je crois qui en est : Pandore était une Grecque très-riche, qui ne sortait jamais sans se plâtrer le visage d’une quantité de terre cosmétique. Il n’y a pas autre chose ; mais les commentaires ont fait de cela une histoire impossible (2).