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Page:Palissot - Les Philosophes.djvu/64

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Et je ne sçais pourquoi tout le monde en médit.
Mais quittons ce propos. Ces rares avantages,
Dont je suis redevable au commerce des Sages,
Je dois vous en parler & leur en faire honneur.
Peut-être, après cela, leur tiendrez vous rigueur.
N’importe, il faut du moins apprendre à les connaître.
J’avais des préjugés qui dégradaient mon être ;
Vainement ma raison voulait s’en dégager,
L’habitude bientôt venait m’y replonger.
Les plus vaines terreurs me déclaraient la guerre,
Je croyais aux esprits, j’avais peur du tonnerre,
Je rougis devant vous de ces absurdités,
Mais on nous berce enfin de ces frivolités,
Et leur impression n’en est que plus durable.
Notre éducation, frivole, méprisable,
Loin de nous éclairer sur le vrai, ni le faux,
N’est que l’art dangereux de masquer nos défauts.
Mes yeux se sont ouverts, hélas ! trop tard peut-être !
À ces hommes divins, je dois un nouvel être.
Le hazard présidait à mes attachemens,
J’étais aux petits soins avec tous mes parens,
Et les dégrés entre eux réglaient les préférences.
Cet ordre s’étendait jusqu’à mes connoissances.
J’avais tous ces travers, beaucoup d’autres encor ;
Enfin mes sentimens ont pris un autre essor.
Mon esprit épuré par la Philosophie