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ceinte ; ayant pénétré jusqu’à la deuxième enceinte, nous trouvâmes le prince-abbé assis sur une estrade dans une salle ouverte et faisant travailler une foule d’ouvriers. Ses gens nous criaient de nous prosterner, mais nous n’en fîmes rien. L’abbé leur dit « Taisez-vous ! Vous ne savez donc pas que les farang honorent les grands en se tenant debout ? » Je m’approchai et lui donnai un flacon de sel volatif qu’il flaira avec délice. Je le priai de nous donner quelqu’un qui nous menât voir le vestige de Bouddha, et de suite il fit appeler son grand vicaire, lui enjoignant de nous conduire. Le grand vicaire (ou balat) nous fit donc traverser une grande cour entourée de beaux bâtiments, nous montra deux gros temples, et nous arrivâmes au large escalier en marbre, avec des rampes de cuivre doré, et nous fîmes le tour de la terrasse qui sert de base au monument. Ce splendide édifice est tout doré à l’extérieur, le bas en est carré ; mais, plus haut, il a la forme d’un dôme et enfin il se termine en pyramide d’environ cent vingt pieds de haut. Les portes et les fenêtres, qui sont doubles, sont d’un travail exquis. Les portes extérieures sont incrustées en nacre qui forme des dessins magnifiques,