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Cet éclaircissement, qui devait faire la pleine et entière justification de monseigneur de Bérythe, n’apaisa pas les esprits prévenus contre lui ; et ce prélat, voyant que sa présence leur devenait de jour en jour plus odieuse, fut contraint de se retirer dans le camp des Hollandais. Là, pour employer utilement le séjour qu’il serait contraint de faire à Siam, il résolut de s’appliquer à l’étude des langues de la Chine et de la Cochinchine, où il voulait aller quand il en trouverait les moyens. Deux chrétiens, l’un Chinois et l’autre Cochinchinois, qui savaient la langue portugaise, offrirent de lui enseigner, aussi bien qu’à ses missionnaires, chacun la langue de son pays, et lui apprirent, en même temps, qu’il y avait, à une lieue du camp des Hollandais, un camp de Cochinchinois, dont les uns étaient païens, les autres chrétiens, et quelques-uns renégats. Comme la Cochinchine était renfermée dans l’administration de monseigneur de Bérythe, et que, par conséquent, ces Cochinchinois étaient de ses ouailles, il crut que son devoir l’obligeait à les instruire. Il alla à leur camp, Le capitaine de cette nation, qui était chrétien, le reçut avec beaucoup de joie et de respect. Tous les autres chrétiens, et les païens même, lui témoi-