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fonds étant presque épuisés, on se serait bientôt vu dans la triste nécessité de congédier une partie des séminaristes. Dans le camp des Cochinchinois, les chrétiens ayant appris son arrivée et celle des nouveaux missionnaires qui l’accompagnaient, en firent des réjouissances publiques, et plusieurs mandarins, amis de monseigneur de Bérythe, vinrent obligeamment l’en féliciter.

Dès que les deux prélats purent conférer en particulier, monseigneur d’Héliopolis fit à monseigneur de Bérythe le récit détaillé de tout ce qui lui était arrivé et de tout qu’il avait fait à Rome et en France. Il lui raconta avec quelle bonté il avait été reçu par Clément IX et par Louis XIV, qui l’avaient chargé de lettres et de magnifiques présents pour le roi de Siam, afin d’engager ce prince à 13 recevoir et à le considérer comme leur ambassadeur. La chose tourna effectivement comme on l’avait prévu et souhaité. Monseigneur de Bérythe ayant fait savoir au roi de Siam, par le Barcalon, qu’un vicaire apostolique, nouvellement arrivé de l’Europe, lui apportait des lettres du Pape et du roi de France, qu’il avait été contraint de laisser à Bantan des riches présents que ces deux grands potentats lui envoyaient ; et qu’il n’attendait que