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la couronne qui avait autrefois appartenu à ses ancêtres ; mais il dissimula si bien ses vues ambitieuses qu’il trompa Monphit, à qui il fit croire qu’il le mettrait sur le trône, et il trompa M. Constance lui-même. Sous prétexte de ne vouloir rien changer au gouvernement, il laissa tout à la dispositions de M. Constance, et par là le rendit odieux aux mandarins et au peuple en rejetant sur lui tout ce qui pouvait déplaire. D’un autre côté, les créatures du grand mandarin murmuraient contre M. Constance, l’accusant de concussion, de trop de sévérité, et d’avoir fait venir des troupes étrangères pour l’aider à monter sur le trône.

Les amis de M. Constance l’avertirent du péril où il se trouvait ; mais ébloui par l’autorité qu’on lui laissait, il reçut fort mal ces avertissements, et ne voulut rien entendre. Cependant le grand mandarin Phra-Phet-Raxa ne se contraignait plus ; voyant que le roi baissait chaque jour, il fit poignarder Monphit dans le palais même, et ne permit plus à M. Constance d’approcher de la personne du roi. Le ministre fut alors effrayé, et voulut prendre la fuite ; mais on lui avait fermé toutes les issues. Phra-Phet-Raxa lui dit alors d’écrire à M. Desfarges, de la part du roi, de venir avec cent soldats.