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Bangkok afin d’engager M. Desfarges à se rendre à Louvo avec ses troupes. Pendant le trajet, on accabla ce saint prélat de toutes sortes d’injures et de mauvais traitements et, lorsqu’il fut arrivé dans le fort vis-à-vis Bangkok, on l’exposa à découvert sur le bastion contre lequel le canon des Français faisait le plus de ravages. Les Français, apercevant monseigneur de Métellopolis, tirèrent d’un autre côté, et, au bout de huit à dix jours, les Siamois, effrayés de la valeur des Français, devinrent plus traitables.

La paix fut conclue, à condition que le grand mandarin, devenu roi, fournirait aux Français deux vaisseaux pour les conduire à Pondichery, et que monseigneur de Métellopolis et les missionnaires qui restaient à Siam répondraient sur leur tête du retour des deux vaisseaux et des matelots siamois qu’on donnait aux troupes pour les conduire. Monseigneur de Métellopolis aurait bien voulu refuser ce cautionnement ; mais il fut forcé d’y consentir. Cependant madame Constance se sauva à Bangkok pour partir avec les Français ; le roi la réclama avec ardeur, menaçant de rompre le traité si elle ne lui était pas rendue, et les Français, malgré le désir qu’ils avaient de secourir cette