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Son fils monta sur le trône et ne parut pas moins favorable à monseigneur de Cicé. Il l’obligea d’écrire, de sa part, à M. de Ponchartrain, que tous les ports de son royaume étaient ouverts aux marchands français, qu’il souhaitait que la Compagnie royale y vînt rétablir des factoreries et qu’il leur accorderait les mêmes priviléges qu’aux Hollandais.

Monseigneur de Cicé donna à M. Braud le soin de la paroisse de Saint-Joseph, composée de chrétiens siamois, cochinchinois et de quelques familles françaises établies dans le camp du séminaire. Il confia l’éducation des écoliers à M. Jarossier, et lui-même se chargea du séminaire, de la mission et des enfants moribonds. Malgré des fatigues inouïes, il remplit cette mission, au péril de sa santé et de sa vie, avec tant de zèle et de succès, qu’il lui arriva de baptiser jusqu’à cinq mille enfants dans une seule année.

Malgré son zèle pour le séminaire, la pauvreté le contraignit, en 1707, de congédier avec douleur un grand nombre de ses élèves ; mais, en 1710, ayant reçu de Paris des fonds suffisants, il repeupla le séminaire et le collége, et y introduisit la coutume de n’y parler que latin, afin que l’usage faci-