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comme un trophée de l’idolâtrie. Dieu ne tarda pas de venger la religion. Le roi mourut des suites d’un horrible cancer. Le grand prince et un des fils du roi prirent les armes, et la guerce civile fut déclarée. Bientôt tout le royaume fut rempli de meurtres, de pillage et d’incendies. Les deux prétendants à la couronne étant en présence, la plus grande partie des troupes du fils du roi l’abandonna et se joignit à celles du grand prince qui se trouva ainsi vainqueur sans livrer de combat, car ses ennemis effrayés prirent la fuite. L’armée du prince poursuivit les fuyards, fit prisonniers plusieurs mandarins qui furent ensuite condamnés à perdre leurs biens et la vie. Le barcalon, qui avait suivi le parti du fils du roi, se réfugia dans un monastère de talapoins et en prit l’habit mais le nouveau roi le fit arracher de cet asile, et le livra à des soldats mahométans qui le poignardèrent, lui coupèrent la tête et traînèrent son corps jusqu’à la place publique où ils le laissèrent empalé.

Le collége et le séminaire ne souffrirent aucune insulte pendant la guerre. Aussitôt que le nouveau roi eut été couronné, le vicaire apostolique alla offrir son présent à Sa Majesté et au nouveau barcalon. L’accueil honorable qu’on lui fit lui donna