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fit son disciple avec plusieurs autres princes. Or, il arriva, qu’étant allé avec son maître dans une certaine ville, les habitants, qui apportaient tous les jours des présents, ne lui en faisaient jamais, ce dont il fut extrêmement indigné. Est-ce, disait-il, que je ne suis pas bonze comme les autres ? Est-ce que je ne suis pas du sang royal comme eux ? Il résolut donc sur-le-champ de quitter Phra-Khôdom et de s’attirer des disciples. Il y avait dans la ville de Phimphisán, un roi pieux, dont le fils était encore jeune. Thevathat songea à aller séduire ce jeune prince pour se servir de lui dans ses mauvais desseins. Il l’alla trouver, en reçut de grands présents et, enflé d’orgueil, il vint proposer à Phra-Khôdom de l’établir maître et chef de tous ses disciples Car, dit-il, vous êtes déjà dans un âge avancé et il convient que vous vous retiriez pour passer en paix le reste de vos jours. Somana-Khôdom rejeta la demande impertinente de Thevathat ; celui-ci, outré de dépit, alla trouver le jeune prince Axata-Sattru et lui persuada de se défaire de son père pour monter plus vite sur le trône. Le prince suivit ce conseil inique, s’empara du trône et donna à Thevathat cinq cents hommes armés de flèches, pour aller