Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

je vous traiterai avec la même distinction. Pour mieux couvrir leur dessein, les deux envoyés s’assirent à ses côtés ; mais Thevathat étant allé dormir, Sáribut se mit à prêcher, et après son sermon ces cinq cents talapoins parvinrent à la sainteté d’anges, s’élevèrent en l’air avec les deux envoyés de Phra-Khôdom et disparurent.

Un jour, Somana-Khôdom, prêchant à ses disciples, leur raconta des histoires de Thevathat. Une fois, dit-il, j’étais cigogne et lui était lion ; en mangeant de la viande, il voulut avaler un os qui lui resta au gosier. Il me pria de venir à son secours et j’eus compassion de lui. J’entrai donc dans sa gueule et lui ôtai cet os avec mon bec. Comme je lui demandais la récompense qu’il m’avait promise, il me répondit que c’était bien assez de m’avoir laissé sortir sain et sauf de sa gueule.

Après cela, Somana-Khôdom alla dans la ville de Savati, et Thevathat étant tombé malade, désira rentrer en grâce avec son ancien maître. Ses disciples, l’ayant mis sur une claie, se mirent en chemin pour le porter au monastère de Savati. Comme ils approchaient, les disciples de Somana-Khôdom coururent l’avertir que Thevathat venait pour le voir : Je sais qu’il vient, leur dit-il ; mais