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dait, on ne prendrait autre chose que les armes, et qu’on ne toucherait ni à l’église, ni au séminaire, ni aux effets. Un des chrétiens de l’évêque fut envoyé pour parlementer ; il fut retenu par le général à sa tente, et il fallut que l’évêque y allât en personne. Après bien des honneurs, le général lui réitéra les mêmes promesses, sans cependant faire aucun écrit, et ajouta à la fin qu’il irait dans la nuit mettre le feu au reste du quartier des chrétiens, qu’ils eussent à se retirer tous dans l’église ou dans l’enceinte du séminaire, et que l’évêque eût à rester dans une pagode qu’il lui assigna. Il fallut se lever et en passer par là. Le 23 mars, le feu fut mis au reste du quartier des chrétiens. L’incendie se communiqua malheureusement à l’église qui fut réduite en cendres avec les ornements, les tableaux et les autres effets. Le général entra ensuite au séminaire, où il commença à piller, malgré ses promesses précédentes ; prêtres, étudiants et chrétiens, tous furent menés au camp des ennemis et dépouillés de tout. Un prince le l’ancienne famille des rois d’Ava était capitaine de ce district, et fournissait aux prêtres et aux chrétiens du riz et de la viande de bœuf pour leur nourriture, et les faisait garder par ses gens, afin