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autre chose qu’à leur mal, et cependant peu s’en fallut que les suites n’en fussent terribles près de trois mois après.

Uti mauvais chrétien, domestique même dans la maison des missionnaires, avait de la haine dans le cœur contre cette veuve ; et n’était pas très-bien disposé à l’égard de ses maîtres ; Vers la fin de décembre, il intenta une accusation contre elle et contre eux, disant que l’évêque et les prêtres avaient recommandé à cette femme de garder les linges teints de leur sang et de les laisser sécher sans les laver ; pour les envoyer ensuite en Europe et en France, afin d’exciter et de soulever à leur vue les Européens contre le royaume de Siam. Cette accusation fut reçue et examinée ; et, comme il y avait même alors quelques embarcations prêtes à partir pour Batavia, on prit la précaution de leur défendre de recevoir aucune lettre ni aucun effet de la part des chrétiens pour ce pays-là. L’évêque et les missionnaires furent cités et interrogés ; mais comme ils nièrent absolument le fait, dans lequel il n’y avait de vrai que ce qui vient d’être rapporté, en quoi les missionnaires n’avaient aucune part, et que d’ailleurs on ne put ni trouver ni montrer les linges ensanglantés, qu’on disait