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Le 15 au matin, jour de l’Assomption, on leur ôta les fers des pieds, mais on les garda toute la journée et la nuit suivante dans le même hangar, sans leur permettre de retourner à la maison. Le 16, vers dix heures du matin, on vint leur remettre les fers aux pieds ; on les conduisit de nouveau dans la prison du palais, on les remit à la chaîne et dans les autres tourments où ils avaient été auparavant.

Enfin, le 2 septembre, on vint les délivrer tout à fait, et les élargir sans autre formalité que l’écrit des principaux d’entre les chrétiens qui se donnèrent pour cautions, sur leur vie, eux, leurs femmes et leurs enfants, qu’ils ne fuiraient point, et ne feraient rien contre le royaume.

Le roi travaillait depuis longtemps à composer un code de superstitions siamoises ; l’ayant achevé en 1778, il en voulut faire la dédicace par une procession solennelle sur la rivière. La fête devait durer trois jours. Toutes les nations reçurent ordre de s’y trouver, Siamois, Chinois, Cochinchinois, Lao, Maures, chrétiens, etc. Le roi se rendit à une salle bâtie sur le bord de la rivière pour voir la procession ; mais n’y ayant aperçu aucun chrétien, il se fâcha et dit en colère qu’il en savait la cause ;