Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 279 —

mais il en reçut un second, accompagné d’une défense de jamais entrer dans l’église des chrétiens, et, comme il n’était pas assez instruit sur les devoirs de la religion chrétienne, il obéit à cet ordre.

Le roi avait le dessein d’élever ce magistrat à une des premières dignités de l’État. Un jour, qu’il en délibérait avec son frère, celui-ci, sous prétexte que cet homme, contre les ordres du roi, continuait à fréquenter l’église des chrétiens, l’accusa d’infidélité et de mépris pour les ordres de son souverain. Alors, le roi, plein de colère, ordonna des enquêtes, et voulut que la femme, les fils et les filles de l’accusé, ramenés par force au culte siamois, lui garantissentdésormais la fidélité de celui qu’il suspectait de félonie.

Au commencementde septembre 1795, l’épouse fut conduite plusieurs fois devant les juges, et se réponses, pleines de fermeté, durent lui mériter l’indignation du roi. On la jeta donc dans les fers. Le 10 du même mois, ses enfants furent aussi présentés au tribunal de la justice. Cette mère ivait deux fils et deux filles. Le plus jeune était m garçon âgé de quatorze ans, et, depuis deux Ou rois mois, un des plus fervents élèves du collège.