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verneur de Céphalonie avec une fille de cette île, d’une bonne et ancienne famille. Ses parents furent peu heureux ou peu habiles dans leurs affaires, et leur noblesse leur devint à charge par leur pauvreté.

À peine M. Constance avait dix ans, qu’il s’aperçut de sa mauvaise fortune, et qu’il la sentit vivement. Il ne s’arrêta pas à la déplorer, mais par un courage au dessus de son âge, il prit dès lors la résolution de travailler à la rendre meilleure, et, pour n’y point perdre de temps, il fit dessein de quitter son pays, où il prévoyait bien qu’il trouverait difficilement occasion de s’avancer. Comme le commerce attire à Céphalonie beaucoup de négociants anglais, le jeune Constance se joignit à un capitaine de cette nation, et passa avec lui en Angleterre, Peu de temps après il s’embarqua pour aller aux Indes dans les vaisseaux de la Compagnie Anglaise, au service de laquelle il s’engagea.

Il arriva au royaume de Siam, et après quelques années de services, las d’être subalterne, il acheta un vaisseau, et, toujours plein de ce courage qui ne l’abandonna jamais, il se mit en mer pour aller trafiquer dans les royaumes voisins.

Deux naufrages, qu’il fit coup sur coup à l’em-