Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 397 —

teur puissant et heureux, et la plupart même courbèrent la tête avec plaisir sous ce nouveau joug ; les talapoins, regardant Pitraxa comme le restaurateur de leur religion, les mandarins, comme un homme fidèle à la patrie qui la délivrait des étrangers, et le peuple, comme l’auteur d’une nouveauté qui lui plaît toujours.

Il n’y avait plus que les Français qui paraissaient à Pitraxa pouvoir faire obstacle à sa grandeur, tandis qu’ils conserveraient au légitime roi ses deux plus considérables places de l’État. Pour se délivrer de cette inquiétude, avant que de tenter la force, il voulut encore employer la ruse. Il manda aux évêques du séminaire des Missions étrangères de Siam de le venir trouver à Louvô, les assurant que le changement des affaires ne regardait point les chrétiens, et encore moins les Français. M. l’abbé de Lionne, nommé évêque de Rosalie, y alla seul, monseigneur l’évêque de Métellopolis s’en étant excusé sur quelque indisposition.

Quand le prélat fut arrivé à Louvô, le grand mandarin lui signifia qu’il voulait l’envoyer à Bangkok, pour amener à la cour M. Desfarges, avec qui il voulait, disait-il, conférer de la part du roi d’une affaire de grande importance ; ajou-