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une plaine de la Chine près de Nanking. C’est une tour octogone à neuf étages voutés, de 90 cou- dées de hauteur, revètue de por- celaine par dehors, & incrustée de marbre par dedans. À chaque étage est une galerie ou cloison de bar- reaux; & aux côtés des fenêtres sont de petits trous quarrésavec des treillis de fer blanc.

Toutes les galeries sont couvertes de toits verts qui poussent en de- hors des foliveaux dorés; ces foli- veaux foutisnnent de petites cloches de cuivre, qui étant agitées par le vent, rendent un son fort agréable. La pointe de cette tour, qu’on ne fautoit toucher qu’en dehors, est couronnée d’une pomme de pin qu’on dir être d’or maflif; & rour cela est travaillé avec tant d’arc, qu’on ne peut distinguer ni les sou­ures ; ni les liaisons des piéces de porcelaine,; & que l’émail & le plomb dont elle est couverte à dif- férens endroits, glacés de vert, de rouge, & de jaune, la font paroître toute couverte d’or, d’émeraudes & de rubis.

Fischer a représenté cette tour dans son Elfai d’Architecture histo- tique.

LesTartares forcèrent les Chinois de la bâtir il y a près de 700 ans, pour fervir de trophée à la con- quête qu’ils firent de ce Royaume, & qu’ils ont reconquis au commen- cement du fiécle dernier,

On appelle cheval porcelaine, ce- lui dont la robe est grife & tachée de poils bleuâtres & couleur d’ar- dits.

PORCELAINE, se dit en termes de Conchyliologie, d’un genre de co- quillage univalve, ainsi appelé du bel éclat de sa coquille qui ressem- ble à l’émail des vases de porce- laine : ce pur de coquillage ren- ferme plusieurs espèces de coquilles allez différentes entre elles : toutes ont une longue fente avec une bou- che garnie de dents des deux côtés, telles que le pucelage qu’il ne faut pas confondre avec la conque de Vénus : la forme en est ou ronde ou oblongue, quelquefois bossue où terminée par des mamelons, ou pointue ou applatie; elle n’est fou- vent dentée que par un côté, tel que l’euf, &c. La robe des porce- laines & leur bigarure sont encore plus variées que leur volume. Parmi les porcelaines il y en a qui sont épaisses & pesantes, d’autres sont légères, comme papyracées: les unes sont unies, d’autres pointillées ou chargées de caraétères. On trouve des exemples fenfbles de toutes ces différences dans les coquilles suivantes, appelées par les ama- teurs, la carte géographique ; la peau de tigre, le pou de mer; la navette de Tisserand, l’argus, le petit-âne- rayé, l’arlequine, &c. Il n’y a point de coquilles, qui au sortir de la mer soient aussi luisantes & aussi polies que les porcelaines; elles ont presque toutes la forme d’un ovoïde arrondi.

PORC-ÉPIC ; substantif masculin, Histrix. Sorte d’animal quadrupède dont on distingue diverses espèces qui se trouvent en Afrique, à Su- matra, à Java, dans la nouvelle Espagne, &c. Le porc-épic d’Afri- que est commun au Cap de Bonne- om il a deux pieds & demi de long ; ses jambes sont courtes, celles de devant n’ont que are pouces, & celles de derrière six ; sa tête a cinq pouces de long; sa lèvre supérieure est fendue comme celle d’un lièvre; ses yeux sont petits, ses oreilles ressemblent à celles de