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fâché d’en venir aux barbares extrémités dont les Canadiens et les Indiens leurs alliés lui montrent l’exemple, il se propose de différer jusqu’au 1er août prochain à décider du sort des prisonniers qui peuvent être faits, avec lesquels il usera de représailles ; à moins que pendant cet intervalle les Canadiens ne viennent à se soumettre aux termes qu’il leur a proposés dans son Placard, et par leur soumission, toucher sa clémence et le porter à la douceur.

À St. Henry, le 25 juillet 1759.

« Joseph Dailling,
« Major des troupes légères.

Un parti de sauvages outaouais et de différentes nations passèrent le Sault Montmorency, se firent apercevoir de l’ennemi et se mirent ventre à terre. Les Anglais qui s’étaient aperçus de leur manœuvre défilèrent par deux colonnes, environ 1,500 hommes pour les cerner. Les sauvages attendirent avec patience trois heures ventre à terre, et, les ayant vus à portée, firent leur décharge et tuèrent environ 60 hommes. M. de Répentigny demanda 2,000 hommes à M. de Lévis, qui, les ayant demandés à M. le général de Montcalm, arrivèrent trop tard. La consternation était si grande parmi les Anglais qu’ils fuyaient en criant : « tout est perdu » ; mais on n’a pas profité de ce coup. Ils ont continué tout le jour à canonner et à bombarder, et la nuit aussi. Le dégât y augmentait de jour en jour. Le même jour ils ont fait jouer une nouvelle batterie de douze pièces de canon au dessus de la Cabane des Pères.

Nous avons appris le même jour que les Anglais avaient fait un détachement pour aller à St. Henry pour chercher des provisions, où ils ont pris 200 femmes et le curé. Ils ont renvoyé Mlle St. Paul.

28 juillet. — Plusieurs coups de canon du Sault, tant de notre part que de celle des ennemis. Ils ont pareillement continué le bombardement et la canonnade de la ville.

29. — Il a été pendu un homme pour cause de vol. Le bombardement et canonnement a continué.

30 — Continuation du bombardement.

31. — Deux soldats que j’ai fait arrêter ayant un quart d’eau de vie dans la cave de M. Soupiran qu’ils avaient roulé et mis dans la maison de Charland, quartier de St. Roch, ont été pendu à trois heures après midi.

Sur les neuf heures du matin, deux frégates d’environ 30 pièces de canon chaque appareillèrent et furent s’échouer au Sault Montmorency, sur la pointe de l’Est, se mirent en travers pour canonner en revers notre retranchement. Un autre gros vaisseau de 60 canons se