Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/12

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Il est ailleurs des négoces plus prospères, des industries plus développées, des cultures plus productives que les nôtres ; mais il n’y a nulle par ailleurs un clergé plus national, ni plus édifiant que le nôtre, plus dévoué à sa mission évangélique, qui ne cessent de crier : gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix aux hommes de bonne volonté sur la terre, de quelques races, de quelque couleur, de quelque croyance qu’ils soient. Ce clergé est, en outre, par sa situation légale, aussi bien que par ses affections et ses intérêts, soumis à partager le sort heureux ou malheureux, de cette grande classe des cultivateurs, dont principalement il recrute ses rangs, avec qui son bien-être, son existence de corporation et individuelle, sont plus étroitement liés, qu’ils ne le sont en aucun autre pays. Il n’est pas ici le marche-pied du trône et de l’aristocratie. Il n’est pas asservi, comme jadis il le fut en France, à remplacer, dans l’épiscopat, le plus pur et le plus auguste des hommes, un Fénelon ; par le plus sale et le plus vil des roués de la régence, le cardinal Dubois.

Il n’est pas asservi à mentir, au premier de tous les préceptes de l’évangile, comme celui d’Angleterre, qui s’empare du bien d’autrui, quand il force catholiques et dissidens, à payer chèrement ses enseignemens, eux qui consciencieusement croient que ses enseignemens sont erronés ; qu’ils sont contraires à une révélation, qu’ils pensent être divine ; qu’ils sont propres, s’ils les écoutaient à fausser leur moralité, et à mettre en péril leur éternel avenir.