Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/17

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son sang et dans ses pleurs. La terreur et l’embarras ont suivi ce grand crime.

La Providence, dans les temps marqués par sa miséricorde, suscita le libérateur. Depuis Moïse, nul autre mortel qu’un homme inspiré comme Daniel O’Connel, puissant en œuvre et en parole, n’a eu la consolation de conduire son peuple, de la terre de la servitude, aussi loin vers la terre de repos et de liberté qu’il lui a promise ; où il est à la veille de pénétrer, quoique, encore une fois, le conducteur n’ait pu la voir que du haut de la montagne, placée dans le désert sauvage, à la frontière de la contrée, où couleront l’huile et le miel ; où seront installées la force et l’abondance, quand demain l’Irlande se gouvernera elle-même ; de retirer son peuple d’un état d’infériorité légale, aussi inique que celui qui découlait, de plusieurs siècles d’oppression, pour élever, en théorie d’abord, et bientôt en pratique ; la plus opprimée et la plus humiliée des nationalités, celle de l’Irlande ; à un niveau de parfaite égalité, avec celle qui, il y a peu d’années, était la plus superbe et la plus altière du globe, la nationalité britannique.

Honneur à la mémoire de celui, qui a donné à ses nationaux l’enseignement, qu’ils pouvaient obtenir, sans autre forme que celle d’une volonté inflexible, tout ce que leur intérêt et la justice voudront exiger.

Il a prouvé par l’émancipation, qu’une fois au moins il avait prophétisé.

Wellington a dit qu’il ne concédait l’émancipation qu’à la peur, pour éviter de tirer son épée