Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/37

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la France, de leur donner ici une société régénérée, et une France nouvelle. Hommes de peu de foi, doutez-vous que, si Dieu veut vous sauver, il le peut. S’il nous laisse tuer, ce ne sera que parce que dans sa bonté il voudra abréger nos souffrances, et nous récompenser, quoique je craigne que nous n’ayons pas encore mérité tant de bonheur. Vous avez promis de fonder, dans la Nouvelle-France, un peuple plus vertueux que ne le sont ceux des vieilles sociétés, souillées de tant d’ordures et de crimes, que vos heureux enfans, n’en connaîtront pas les noms ; ne sauront jamais que tant de perversité, peut déshonorer des hommes qui s’appellent chrétiens.

Ce fut par de meilleures exhortations que les miennes, de la part de meilleurs prédicateurs que moi, à de meilleurs auditoires que vous, que le prêtre célibataire et désarmé a fondé et conservé notre nationalité. Cette union des pasteurs et de leurs ouailles, put seule opérer cette miraculeuse conservation. Elle n’est plus précaire aujourd’hui. Il n’en est pas moins vrai, que les mêmes bons rapports, entre le prêtre et le peuple, sont encore le plus puissant élément de sa durée.

Quelques cultivateurs isolés seraient bien peu sages, d’aller perdre leur tems au moins, à écouter l’infinie variété de doctrines, qui se contredisent les unes les autres, de la part des centaines de prédicateurs itinérants qui les assiègent.

Les vertus de notre clergé, les mérites d’une église qui, dans des temps récens, est édifiante ; par des vertus aussi sublimes que celle d’un Fénelon : aussi haut placée ; par un génie aussi sublime que celui de Bossuet ; soutient assez bien la comparaison avec quelque autre église que ce soit, pour que ceux qui n’ont pas les moyens de