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la guerre étant un des instincts malheureusement naturels à l’homme, il y a des causes qui la développeront bientôt aux États-Unis, mettront aux prises les divers partis de la confédération, y constitueront des sociétés distinctes, y créeront des formes variées de gouvernement, et la nécessité, pour les protéger, d’avoir des armées et des institutions plus forte.

Je répondis à lord Bathurst que mon utopie différait de la sienne, et me paraissait tout à la fois plus désirable et plus réalisable ; que la confédération américaine serait dans l’avenir une et indivisible, qu’elle me paraissait plutôt marcher vers l’agrégation et la croissance que vers la mutilation et l’impuissance ; qu’au jour de notre indépendance, le droit de commune citoyenneté et de commerce libre entre Québec et la Nouvelle-Orléans, entre la Floride et la Baie d’Hudson, assureraient au Canada une période indéterminée, mais longue, de paix, de conquêtes sur la nature, de progrès dans les sciences morales, politiques et industrielles, avec individualité pour chaque État souverain, sous la protection du congrès, qui ne pouvait être tyran, n’ayant ni sujets ni colonies, et ne possédant d’attributions que dans les questions de paix ou de guerre avec l’étranger et de commerce extérieur. J’ajoutai que de tels avantages étaient trop grands et trop manifestes pour que le Canada se laissât enlacer en des alliances offensives et défensive avec l’Angleterre contre l’Amérique ; et que, quant à ce délai de 25 ans fixé par lui, lord Bathurst, il