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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/130

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Il ôta son chapeau, et, saluant :

— Tuez-moi, messieurs, je suis le chef.

— Non pas, dit le Canadien, en lui tendant la main.

— Que faites-vous donc, Bernard, fit le Parisien vivement. Vous tendez la main à un traître ?

— C’est un brave ! se contenta de dire le Canadien.

En effet, Roberts qui avait visiblement été un ancien soldat, se tenait fièrement debout et attendait son sort.

Le nègre épaula sa carabine.

— Williams ! s’écria Bernard, baissez votre arme s’il vous plaît, assez de sang comme cela… mais le coup était parti, et Roberts tomba.

— Qu’avez-vous fait ? s’écria de nouveau Bernard, vous tuez un homme sans défense ? C’est mal, et si vous n’étiez mon ami, Williams, je vous dirais que c’est lâche.

— Pas un ne devait sortir vivant de cette bataille. Nous tenons parole, voilà tout, répondit le ponctuel nègre.

— Partons ! partons ! dit le Canadien, tristement… quittons ce lieu…