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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/36

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— Non, pas ce soir, mais demain, sans doute.

— Comment sais-tu cela ?

— Les nègres aiment à dormir.

— Supposons que la troupe qui nous poursuit campe à quelques pas d’ici, alors ne serait-il pas plus sage pour nous de déguerpir immédiatement, proposa Dupont.

Le Parisien fit un signe de dénégation.

— Vous n’avez pas l’intention je suppose, continua Dupont, de résister à cette troupe !

— Pourquoi pas ? dit le Canadien, avec le plus grand sang-froid.

— Mais, oui, en effet, Bernard a raison, qui donc nous empêcherait de résister ? ricana le Parisien.

— Nous ne sommes que quatre ! murmura Dupont en hochant la tête.

— Bah ! qu’est-ce que cela fait ! murmura à son tour Williams qui ne s’était pas encore endormi tout à fait, nous sommes quatre, ça suffit amplement.

— Bien, répondit flegmatiquement Dupont, mais je ne comprends pas que…

— C’est inutile, interrompit Bernard. Tiens, mais voilà que le Parisien dresse les couverts. Certes, comment pouvons-nous manger par une pareille obscurité ? Mettons nous à table, cher Dupont, les idées me viennent en mangeant. Après le souper, nous aviserons.