coups de carabines sur le monstre, mais comme l’animal est mort, il recevra les balles sans broncher.
— Bien.
— Puis, nous pourrons sans crainte prendre notre déjeuner sans nous occuper de nos brigands.
— Mais si les nègres s’aperçoivent que le serpent est mort ?
— Impossible.
— Comment cela ?
— À un moment donné, défiant toutes les balles, l’animal volera vers nos ennemis et il s’en suivra une telle débandade chez ces derniers que nous en rirons.
— Tout cela est magnifique, dit Dupont, mais le moyen de faire voler le serpent ?
— J’ai bien voyagé, dit Williams, qui commençait à douter de l’intellect de Bernard, et je n’ai jamais vu de serpents-volant.
— Vous n’avez pas encore assez voyagé, mon cher, dit le Parisien, avec le plus grand sang-froid.
— Ces messieurs comprendront certainement à mesure que nous exécuterons. Pour le présent, nous allons nous occuper de l’animal. Venez, nous avons dure besogne à faire, dit Bernard.
Les quatre amis en tâtonnant saisirent le monstre, non sans frissonner, et parvinrent à le jucher sur la forte branche de palmier avec beaucoup de diffi-