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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/59

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— Peste ! murmura-t-il, me voilà à mon tour Prédestiné ! c’est très joli. Et pour premier service, il me faut ressusciter une morte ! Du diable, si j’y réussirai.

— « Ma fiancée est morte, murmura de nouveau le jeune nègre, voyant que Dupont ne répondait pas, faites-la moi revenir. »

— Ta prière est exaucée, s’écria Dupont en se donnant l’air d’un second prophète Élie.

Peu à peu, les bandits s’éloignèrent avec force marques de respect à l’adresse des quatre amis.

— Comment trouvez-vous ça, Dupont, dit Bernard en riant, lorsque les nègres se fussent tous éloignés.

— Je trouve ça très drôle.

— Oui, dit le Parisien, en tendant la main au Canadien, vous nous avez sauvés.

— Tout cela est beau, en effet, murmura Williams mais savez-vous que j’ai très faim et que je ne dédaignerais pas le plus petit râble au Kangourou. Donnez-moi le moyen, Bernard, de trouver quelque chose à me mettre sous la dent.

— Ah, mon ami, je suis comme vous, j’ai faim, voilà tout, et je n’ai pas d’autre moyen que de chasser un peu dans le bois.

— Mais n’allons pas nous écarter de nouveau de la vraie route, fit Dupont.