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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/80

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— Comme ça, reprit Dupont, en faisant craquer une allumette sur le fond de son inexpressible, nous allons jouer au biribi ?

— Oui, j’adore ce jeu.

— Et moi j’y raffine.

— Vous êtes-vous muni d’argent ? Je vous déclare que je joue assez bien.

— Entendez-vous ? dit Dupont, en faisant sonner l’argent dans sa poche.

— Très bien, et maintenant à table.

La partie commença, et à chaque gain de part et d’autre, on ingurgitait un verre de rhum et on grillait une cigarette.

Rien ne rend les rapprochements faciles et ne pousse à l’intimité que de fumer la cigarette ou de trinquer ensemble.

La passion commune crée la sympathie.

Cependant la veine était pour l’inconnu, il tenait tout et gagnait toujours. Mais la chance tourna et près d’une centaine de dollars passa de l’inconnu à Dupont.

— God dam ! s’écria l’inconnu.

Dupont tressaillit violemment.

— Ouf ! dit-il, il fait chaud dans votre bicoque, l’ami, si nous ouvrions une fenêtre ?

— Mais oui, en effet, dit l’inconnu qui alla ouvrir