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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/96

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— Croyez-vous que notre claim ne vaut pas le prix que nous demandons.

— Oui.

— Alors, pourquoi m’offrez-vous quarante mille dollars sans l’avoir vu ?

Ragling demeura un moment interloqué.

— Vous savez, dit-il, en reprenant son aplomb, j’ai voulu vous faire du bon…

— Vous êtes bien aimable.

— Je vois que nous ne nous arrangerons pas aujourd’hui… Mais ne vendez pas sans m’avoir averti.

Ragling retourna au store.

Plusieurs mineurs l’attendaient.

Ragling alla à son comptoir sur lequel il plaça une balance, quelques petits tas de dollars, trois grandes pépites, un peu de poussière d’or, une feuille de papier et deux revolvers.

Le changeur mit alors ses lunettes puis attendit. Penché en avant, il tenait d’une main la petite balance ; son autre main était posée sur un revolver. Il tournait son regard vers la foule, immobile et muet, comme un renard qui épie sa proie.

Deux chercheurs d’or s’approchèrent du comptoir ; l’un d’eux tira de sa poitrine un petit sac en cuir qui pendait à son cou par un cordon, en vida