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Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/98

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set. Mais pourquoi veut-il que je me fasse accompagner de deux compagnons ? C’est peut-être pour une entreprise, pour un coup de main ? Qui sait, c’est peut-être pour un vol, un meurtre ? Ragling serait alors un vieux coquin.

Ce n’est toujours pas moi qui l’aiderai à faire de la sale besogne. D’ailleurs, je serai parfaitement édifié, ce soir. Maintenant, vais-je prendre deux compagnons avec moi ? Non, c’est inutile, j’irai seul : Ragling ne me mangera pas, ce n’est pas un ogre. D’ailleurs, je suis brave, j’irai seul… Mais voilà que je radote. Peut-être Ragling voyant ma misère, s’intéresse-t-il à moi.

Le mineur français ne cessait de faire maintes réflexions sur la proposition du changeur.

À dix heures, lorsqu’il partit pour se rendre chez Ragling, le mineur ne savait encore à quoi s’en tenir.

— Comment ! s’écria le changeur, lorsqu’il le vit entrer, vous êtes seul ?

— Mais oui, j’ai voulu auparavant connaître ce qu’il faut faire pour gagner les dix mille dollars.

— J’ai l’habitude d’aller droit au but. Je vais demain acheter au prix de cinquante mille dollars le claim d’un mineur…

— Qui donc ? grand Dieu ! Quel est cet heureux mortel ?