Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/128

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Le travail des derniers temps, le travail opiniâtre qu’il accomplit dans une fureur d’action qui tient à la rage, l’épuise un peu, pas assez pour affecter sa constitution, suffisamment pour qu’il éprouve une réaction physique plus grande des efforts trop violents.

Les difficultés comme celles qu’il vient de surmonter n’arrivent qu’à l’état d’exception.

Ce Luc David était lourd, très fort. Sans la présence d’esprit qui jamais ne le quitte et lui a fait servir son jugement plus que ses bras, son état aujourd’hui serait pitoyable.

En somme il n’a pas à se plaindre du dénouement.


Après s’être fait expliquer ce qui en était, immédiatement, il avait imaginé un remède au mal. À la violence il fallait opposer la force, ne pas reculer, crâner, briser cette résistance qui s’offrait à lui par une autre plus grande, abandonner la défensive pour l’attaque.

Si David ne s’était rué sur lui, il aurait fait face aux provocations de la foule en la provoquant elle-même. La foule surexcitée n’est plus qu’un fauve qu’il faut surprendre et dompter.

Il l’a surprise et domptée.

La colère s’est muée en soumission.

Elle a subi l’emprise, aussi docile qu’un chien à qui son maître vient d’administrer une volée de coups de bâton.

M. Faubert demande à vous voir.