Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/130

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voulez la guerre vous l’aurez. Accordez-moi au moins le mérite d’être franc et loyal, ce que vous n’êtes pas… Au revoir M. Coulter.

Laissant l’anglais stupéfait et comme figé à sa chaise, il sort tranquillement faisant accomplir des moulinets à sa canne.

Il ne s’est pas trompé. Coulter est bien l’instigateur du désordre.

Quelques heures après, un autre visiteur se présente, Luc David, qui lui va rendre compte de ses pas et démarches.

En apercevant la mine déconfite et la figure tuméfiée où se lit encore la défaite de là bas, il n’y a plus à s’étonner de ce qui vient de se produire. Un juron sonore accompagné de l’épithète d’« idiot » accueille le nouveau venu.

— J’ai fait ce que vous m’avez dit…

— Ce que je vous ai dit ? Si vous aviez fait ce que je vous ai dit vous ne seriez pas ici dans cet état, et « Chabogama » serait à terre.

David fait le récit détaillé de ses activités. Il raconte comme il avait amené les hommes à faire sauter la chaussée si on ne leur accordait pas une augmentation de salaire…

— …J’ai fait exiger la moitié de leurs gages actuels.

Coulter sursaute :

— « Damn fool ». Vous savez bien que ç’a n’a pas de sens commun. Quel imbécile vous êtes ! Il n’y a rien d’étonnant à ce que tout ait raté…