Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/155

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l’exploitant, comme les ingénieurs décuplent au moyen de turbines, la force des eaux rapides.

La chance lui sourit : son sourire est prometteur de succès. Il la courtise, il la dompte, il en fait sa maîtresse.

Ce lui est une maîtresse, jusqu’ici fidèle. Elle devance même ses moindres souhaits.

Mais aussi, il la dorlote ; il a pour elle des empressements jaloux ; il la chérit. Il travaille à l’aider pour qu’elle le trouve digne d’elle et de ses faveurs.

Opiniâtre dans son travail, envisageant chacun de ses projets d’un coup d’œil qui les embrasse tout entier, avant de s’y lancer en galopade ; une fois décidé, ne se laissant arrêter par rien ; brisant les difficultés par un effort de tout l’être pensant tendu ; piétinant les obstacles, il va droit au but, sans dévier.

…Et Jules Faubert, maintenant bien en selle, n’ayant plus seulement un pied dans l’étrier, chevauche dans le sentier du succès.

Au loin, mais se rapprochant toujours, le but à atteindre. Il est encore indistinct, enveloppé dans une fumée qui serait comme de la poussière d’or soulevée par le vent. C’est la Gloire qui l’auréole.

La Gloire ! Mot sonore, étrange, grisant, mot qui renferme dans ses quelques lettres toutes les fanfares éclatantes des rêves.

La gloire lui apparaît, nimbant le but, s’y incorporant.